Ce gentil chat nous est amené par sa propriétaire. Depuis plusieurs jours, elle observait une baisse de l'appétit et des difficultés à avaler. La palpation de la gorge montre la présence d'une masse, à gauche de la trachée. Une radiographie est faite...
Une belle vertèbre de poisson, avec ses deux arêtes, s'est coincée dans l’œsophage. Le corps de la vertèbre mesure presque 1 centimètre, les deux arêtes 2 centimètres de long. Le chat, déshydraté, est perfusé pendant une nuit afin de le préparer à la chirurgie. Le lendemain, une œsophagotomie (c'est-à-dire une ouverture de l’œsophage) sous anesthésie générale est pratiquée. La vertèbre est retirée, ainsi que les tissus inflammés et abcédés environnants, endommagés par une des arêtes qui avait perforé l’œsophage. Celui-ci est suturé.
Une sonde est passée dans l’œsophage, en aval de la zone endommagée et descendant jusqu'à l'estomac, afin de pouvoir nourrir le chat pendant les jours suivant l'opération, tout en laissant "au repos" la zone qui a été suturée.
Dès le lendemain de l'opération, le chat se montre très intéressé par la solution de réalimentation que l'on injecte dans sa sonde ! Il n'a le droit de laper un aliment très liquide que 4 jours après. Le 5ème jour, la sonde est retirée. Le 7ème jour, l'aliment liquide est progressivement remplacé par des croquettes.
Au réveil de l'opération, une asymétrie est perceptible au niveau des yeux, liée au fait qu'il a fallu manipuler l'un des nerfs qui longe l’œsophage, ce qui l'a irrité : les paupières de l'oeil gauche sont plus fermées, la pupille est plus petite qu'à droite (on appelle cet ensemble de signes un "syndrome de Claude Bernard Horner"). Ces anomalies s'estompent petit à petit dans la semaine suivant l'opération.
Bravo à ce gentil chat pour son courage pendant les soins, ainsi qu'à sa maîtresse qui n'a pas reculé devant la logistique qu'il lui a fallu déployer pour nous l'amener !
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